Nous connaissons tous du Royaume-Unis deux règnes incroyables, hors du temps, à jamais dans l'histoire: celui de la rein Victoria (1837-1901) et celui de la reine Elizabeth II (1952- ). Ce sont deux grandes femmes au destin extraordinaire. Mais avant elles, il y eut un homme qui, pendant son règne, vit la Nation britannique se façonner pleinement. Georges III (1760-1820), roi pendant 60 ans, à une époque où à sa prise de pouvoir, le Royaume-Unis venait d'emporter sur la France de Louis XV une victoire décisive pour le contrôle de l'Amérique. A sa mort, son pays était incontestablement la première puissance mondiale après l'épisode napoléonien. Georges III a connu toutes les instabilités. Mais de son long règne naît une idée: celle d'une grande Nation Britannique.

 L'Angleterre fut longtemps considérée comme le parent pauvre dans le domaine de la magie et du génie intellectuel. L'idée de départ est simple, signe d'un pragmatisme royal exacerbé: dans un siècle ou l'on cherche à s'instruire, à classer, à expérimenter, l'idée de fonder une véritable école anglaise dans la surdouance s'impose. Ainsi, serait représenté aux yeux du monde l'excellence à l'anglaise, un trait volontairement accentué par le roi pour rassembler l'ensemble du Royaume-Unis.

Aux origines de Letterford Academy

Dès la fin du XVIIe siècle, des initiatives de surdoués sur les îles britanniques ont été lancées pour créer des clubs et se réunirent afin de partager leur savoirs et talents et ainsi former des élèves. Le XVIIIe siècle est le siècle d'un "mouvement académique", qui voit émerger de nombreuses solutions pour aboutir à la fondation de Letterford Academy. Mais contrairement à Letterford Academy, l'académie officielle et nationale de surdouance, les académies primitives qui voient le jour tout au long du XVIIIe siècle sont à l'initiative des surdoués eux-mêmes, et ne sont pas placés sous la protection, précieuse, du roi. Aucune autre institution officielle telle que celle-ci n'ont vu le jour. Le mouvement académique britannique dans ce XVIIIe siècle est donc un processus important vers la constitution d'une identité nationale.

"Un évènement de la plus haute importance, non seulement pour les surdoués, mais aussi pour la Nation toute entière"

Ces mots ont été prononcés par Georges III au moment de la fondation de Letterford Academy, dans son premier discours, alors qu'il est désigné comme parrain de l'académie. Sa phrase est lourde de sens: en plus de voir la création d'une académie officielle pour les personnes "atypiques" comme un moment important pour la Grande Bretagne, il reconnait le chemin parcouru avec le processus de création de l'académie et l'importance des petites "académies" mises en place avant cela. Celles-ci ont non-seulement construit un réseau britanniques de surdoués, dont Letterford Academy est le dernier élément mais elles sont aussi le signe d'une reconnaissance de l'entité politique britannique soulignée par les talents ancestraux désormais enseignés dans l'académie, soutenue par le roi en personne. Il faut tout simplement rendre compte du fait que pour affirmer son statut de grande nation du monde, il faut affirmer son identité historique propre.

Pour résumer, qu'est-ce que fondent les quelques surdoués britanniques bourgeois ce jour de 10 décembre 1768, avec l'aide du roi, en plus de fonder une Académie de la Douance ? Ils fondent un esprit britannique, basé sur l'éducation, l'échange pédagogique, et la compréhension du monde. Cette société britannique, érudite et curieuse, a donc un bel avenir devant elle alors que nous nous trouvons au début du règne de Georges III: la construction de l'identité britannique durant son règne annonce la gloire et la domination sous celui de Victoria.

Aujourd'hui,

L'académie accueille 100 académiciens qui ont entre 8 et 20 ans. Ce sont de jeunes prodiges qui sont repérés par l'Académie et celle-ci les forme dès leur plus jeune âge. Depuis 2012 c'est Mr. Hardwell qui est à la présidence de l'Académie qu'il tient de son grand père.

Lettre de Convocation